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Peter Burg Werke

Pater Bernard

Pater Bernard, Strasbourg, über Pater Lorson

STRASBOURG, LE 31 octobre 1951

Père Bernard

FEC

Foyer de l’etudiant catholique

Strasbourg

17, Place St-Etienne

téléphone 407.02

C.C.P. 6850 Strasbourg

Mon Révérend et cher Père

Je suis bien ennuyé de revenir sur cette affaire du Conseil de l’Europe, mais il se trouve que j’ai revu la secrétaire de M. Paris, secrétaire général permanent, qui est une excellente chrétienne et qui connaît la « boutique » Europe mieux que personne. Je lui ai donc demandé des explications et elle m’a dit en gros ceci :

1o Paris[1] est catholique, mais il se moque pas mal de ce que font ou disent les catholiques en ce domaine ; les appréciations sévères qui ont cours au Conseil de l’Europe sur le secrétariat Baumgartner, sur les articles du P. Lorson dans les Etudes et den René Baltus dans la Croix (tout le monde sait de qui il s’agit) ne viennent donc pas de lui, qui n’y attache aucun importance ni aucun intérêt.

2o C’est plutôt chez les chefs de service qu’on manifeste de l’agacement autour de ces acitivités. Et cela pour plusieurs raisons :

a) Baumgartner est exclusivement renseigné et influencé par Lévy, israélite belge converti, chrétien très sincère certainement, mais très brouillon et assez mauvais directeur des services de presse et d’information. On sait que le secrétariat de Baumgartner est l’écho de Lévy et en conséquence, ou bien on ne le prend pas au sérieux, ou bien on est furieux de voir Lévy travailler clandestinement en liaison avec ce secrétariat alors que sa compétence est contestée la où il devrait professionnellement en faire preuve. Il est d’ailleurs probable que Lèvy sautera un jour ou l’autre.

b) Quant au P. L., on admire beaucoup – avec un sourire – sa conscience professionnelle de correspondant de la Croix. Aucun autre journaliste n’est aussi assidu à toutes les séances, ne prend autant de notes etc … mais chacun sait que d’est dans les couloirs de l’Assemblée qu’on recueilles vrais tuyaux. Or, dès qu’une séance est terminée, le P. L. plie rapidement ses papiers et file sagement à la résidence pour pondre son article. Par ailleurs on estime qu’un certain nombre d’observations critiques qu’il publie sur ce que devrait faire le conseil de l’Europe procèdent d’une vue toute idéale des problèmes et ne tiennent absolument pas compte de la conjoncture politique réelle. On s’étonne que « la Compagnie de Jésus » se montre si naîve dans le domaine politique où elle a, par ailêleurs, une réputation de clairvoyance et de prudence.

Je ne sais pas quel usage vous pouvez faire de ces « impressions » (qui sont tout de même autre chose que des ragots je tiens à le préciser). En ce qui concerne le secrétariat Baumgartner, je mettrai au courant de P. du Rivau, qui a lancé B. dans cette histoire et le soutient encore trop à mon avis. Pour le P. L., je ne puis ni ne veux rien faire personnellement, étant en situation trop délicate en face de lui. À vous de voir s’il est utile d’avertir le P. d’Ouince que les papiers du P. dans les Etudes n’augmentent pas la cote de la revue dans les milieux compétents. Pour la Croix, je ne sais trop ce qu’on peut faire, sinon demander au P. de cesser d’être correspondant politique des affaires européennes du Strasbourg, même sous un pseudonyme qui ne trompe personne.

Je voudrais ne plus vous parler de tout cela. S’il s’agissait du P. Minéry ou du P. du Hays, j’irais les voir, on s’en g …. Fraternellement et tout serait réglé. Si j’avais le malheur de dire un mot au P. L., il penserait que je veux prendre sa place.

Ne me répondez pas si cela n’est pas utile.

Je me recommande à vos prières et vous assure de ma respectueuse affection in Christ :

Bernard

Handschriftlicher Vermerk :

R. j’ai mis le P. Goussault des denrées de votre lettre … Il avertira le P. du Rivau et le P. d’Ouince. Le dernier, s’il en a l’occasion, dira un mot au P. Gabel.

P. S. Bernard                                                    14 /11 / 1951

Mon bien cher Père, P. X.

Votre lettre du 31 m’est arrivée juste avant mon départ de Rome et je n’ai guère eu de temps jusqu’à maintenant pour vous répondre.

J’ai mis le r. P. Goussault au courant de l’affaire du Conseil de l’Europe, d’après les cornées de votre lettre. Il avertira le P. du Rivau et le P. d’Ouince. Ce dernier, s’il en a l’occasion, dira un mot au P. Gabel.

Croyez, mon bien cher Père, que je suis, en union des vos Ss Ss., tout vôtre en N. S.

E. Pillain, S. J.

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[1] Randbemerkung: Secrétaire Général, gendre de Claudel.